"Louange à Dieu,
Prière et Paix sur le Prophète, Sa Famille et Ses Compagnons,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d'abord souhaiter la bienvenue à Marrakech aux participants à cette Conférence, Représentants des pays du Sud et du Nord, des Organisations internationales et de la société civile.
Convenue lors du Sommet de la Havane en l'an 2000 et constituant une importante échéance dans notre calendrier, cette Conférence prend aujourd'hui une signification particulière, eu égard aux interrogations qui se font jour au sein du système des Nations Unies sur le devenir du multilatéralisme.
Ce sont des interrogations pressantes que notre groupe n'a cessé de poser depuis 40 ans, appelant à l'instauration d'une coopération multilatérale et à la démocratisation des relations internationales, voyant en cela le meilleur moyen de participer pleinement au système international et d'y plaider pour que soit instaurée une réelle solidarité entre les pays développés et les pays en développement.
Faisant suite au Sommet de la Havane et aux Conférences qui ont été tenues depuis, cette conférence nous offre l'occasion de relancer le débat sur le commerce international en vue de l'ouverture des marchés des pays du Nord aux exportations des pays du Sud. Ainsi, ces derniers pourront-ils accroître leurs ressources et promouvoir les investissements indispensables au développement de leurs économies.
Par ailleurs, si la Déclaration du Millénaire a couronné nos efforts de succès puisqu'elle a fixé des objectifs en matière de développement et déterminé les délais et les ressources pour les atteindre, comment pourrions-nous amener le monde, qui focalise actuellement son attention sur les questions de paix et de sécurité ainsi que sur la recrudescence du terrorisme international, à prendre en compte, à travers une approche globale, les questions de développement démocratique et socio-économique ? Il nous faut donc redoubler d'efforts pour que le développement revienne au centre des préoccupations internationales.
Dans cette perspective, nous avons pris l'initiative de la convocation d'un Sommet en 2005 en marge de la soixantième session de l'Assemblée Générale des Nations-Unies. Ce Sommet sera l'occasion d'évaluer la mise en oeuvre des engagements pris depuis la Déclaration du Millénaire ainsi que lors des grandes Conférences des Nations Unies sur les questions économiques et sociales. La communauté internationale pourra ensuite procéder, en connaissance de cause, aux ajustements nécessaires.
La réussite de ces initiatives et de ces efforts appelle évidemment à un renouvellement de la stratégie de coopération entre les pays du Sud par la mise en oeuvre appropriée des plans et programmes que nous avons adoptés depuis la Conférence de Buenos Aires en 1978.
A cette fin, nous devons faire accélérer le mouvement des échanges entre nos pays en favorisant leur désenclavement ainsi que leur intégration sur des bases saines rejetant les conflits des époques révolues.
Des institutions régionales et sous-régionales sont également indispensables à la promotion de la stabilité et du développement. Car, comment pouvons-nous, en effet, espérer sortir du sous-développement si nous ne construisons pas des intégrations régionales et sous-régionales pour élargir nos marchés et renforcer notre capacité de négociation face aux pays riches ?
De nombreux pays du Sud sont aujourd'hui à même de faire bénéficier d'autres pays en développement de leur expertises et de leur savoir-faire.
Le Royaume du Maroc l'a fait et continue à le faire avec succès, notamment dans les domaines de l'agriculture, du développement rural, de l'éducation, de l'hydraulique et du tourisme.
C'est la traduction dans les faits de notre solidarité qui fera entendre notre appel aux pays donateurs pour davantage de coopération et nous rendra crédibles à leurs yeux.
D'autre part, notre Conférence devra aussi approfondir le modèle triangulaire de coopération associant les projets, l'expertise et le financement provenant des pays du Nord.
Nous espérons que des expériences pratiques seront analysées à Marrakech et qu'elles déboucheront sur des actions précises de partenariat avec le soutien des Organisations internationales et des pays développés.
Il sied également que nous dépassions le stade des déclarations et professions de foi pour entrer dans la phase des réalisations concrètes par des partenariats entre entreprises et entre régions entières.
Nous ne ménagerons, à cet égard, aucun effort pour que le Maghreb s'unisse et remplisse sa fonction naturelle entre l'Europe et l'Afrique sub-saharienne.
Les générations montantes attendent de nous un engagement ferme pour aller vers la construction d'Etats économiquement viables et politiquement gouvernés dans le cadre d'une démocratie participative et de proximité, garantissant les droits de l'Homme et permettant de libérer les énergies pour créer des économies ouvertes et prospères, génératrices de richesses et pourvoyeuses d'emplois, notamment pour les jeunes, au sein de sociétés solidaires.
Nous vous souhaitons plein succès sur cette voie porteuse d'espoir que Nous avons Nous-même choisie pour consolider les assises d'un Maroc démocratique et tourné vers le progrès, un Maroc qui est un associé actif et agissant des pays du Nord et un partenaire sincère et solidaire de ceux du Sud, en vue de l'édification d'un nouvel ordre mondial plus équitable, plus équilibré et plus humaniste, un ordre qui tienne compte de notre groupement singulier tant par son poids quantitatif, que par son apport qualitatif solidaire et complémentaire.
Wassalamou Alaïkoum Warahmatou Allah Wa Barrakatouh".